Le 24 juin, l’Église célèbre la Nativité de Jean-Baptiste. Une naissance dont l’histoire est fortement, sinon complètement imbriquée dans l’histoire de la naissance de son cousin Jésus.
On fait mémoire de l’Annonciation le 25 mars, 9 mois avant le 25 décembre. L’Ange Gabriel, lors de sa visite à Marie, lui indiqua qu’Elisabeth sa cousine en était au sixième mois de sa grossesse. 6+3=9… 24 juin !
Or, il se trouve que les dates fixées par l’Église pour les deux Nativités ont lieu aussitôt après les solstices : celui d’été pour Jean, celui d’hiver pour Jésus. La naissance du Christ intervient au moment où la lumière commence à reprendre des force face aux ténèbres. Rappelons-nous le passage prophétique d’Isaïe, qui est lu dans la Nuit de Noël : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière… » (Is 9,2) C’est dans la nuit la plus profonde que la lumière du Salut apparaît.
Et maintenant, nous vivons le temps où la Lumière est à son zénith. Et là, c’est une autre parole—de Jean-Baptiste celle-là—dont nous pouvons nous souvenir. Jean précisait alors qu’il n’était par le Messie, mais que sa mission était de l’annoncer, le précéder, d’où le qualificatif de Précurseur. Remettant les choses à leur juste place, il dit en ces termes : « Lui (Jésus), il faut qu’il grandisse, et moi, que je diminue » (Jn 3,30). Quelle belle image nous offre le solstice : Jean, tout petit, nouveau-né mais prophète du Très-Haut, chargé par Lui d’annoncer la venue du Sauveur, Lumière du monde.
Nativité du Précurseur, annonce du Salut, mais aussi profonde révérence du disciple qui attire les foules vers le Christ, mais qui s’efface aussitôt.
En relisant le prologue de l’Évangile de Jean, on sera éclairé de manière éclatante sur cette parenté unique dans l’Histoire du Salut.
Frédéric Monnin
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