« Les temps sont accomplis… » c’est…
Accueillez-vous donc les uns les autres,
comme le Christ vous a accueillis
pour la gloire de Dieu !
(Rm 15,7)
Troisième dimanche de Carême : Demeure
Cheminer dans le désert doit nous disposer à accueillir le Christ ressuscité, pour pouvoir nous accueillir les uns les autres, et réciproquement.
La Parole nous narre l’histoire du salut, au long de laquelle Dieu se révèle à une humanité invitée à accueillir sa Présence. C’est par sa Parole qu’il fait Alliance avec nous. Ainsi pouvons-nous accueillir notre condition d’hommes et de femmes, avec des limites, des faiblesses bien humaines.
La Première Alliance nous est rappelée le deuxième dimanche, d’où le chandelier à sept branches. En effet, Jésus résume en lui seul tout le Premier Testament. Devisant avec Moïse et Élie, il se montre transfiguré à Pierre, Jacques et Jean. À la lecture de cet épisode, nous pouvons accueillir la Lumière qui éclaire notre histoire passée, présente et à venir, dans la Nouvelle Alliance.
Maison de Dieu, maison des hommes
Ce troisième dimanche nous parle de Demeure. Rappelons-nous que le Carême, que nous sommes invités à vivre chaque année, est en quelque sorte un bonsaï de l’Exode. Et le Livre de l’Exode nous raconte la construction de cette Demeure, destinée à abriter de façon matérielle la Shekinah, la Présence de Dieu. Une Demeure fabriquée à la demande de Dieu Lui-Même, après seulement qu’Israël eut reçu le Décalogue, dont nous lisons précisément le passage en première Lecture. Une fois la Loi donnée, Dieu demeure au milieu de son peuple (cf. Ex 40,38). Cette Demeure, au temps de Jésus comme depuis l’Exode de façon itinérante, puis depuis Salomon et Zorobabel de manière statique à Jérusalem, c’est le Temple, la « Maison de mon Père ».
De fait, chandelier et colonnes symbolisent d’un côté la Loi et les Prophètes, de l’autre la Demeure. Disposés comme des bras ouverts, ils invitent le fidèle à l’Autel du Christ, Pain vivant, Lumière vivante (le cierge violet) et Parole vivante (le Livre de la Parole). Ces colonnes en ruines symbolisent le « détruisez ce Sanctuaire » ainsi que l’ont reçu les témoins de l’époque. Ce qui, hélas, s’est bel et bien produit en l’an 70 par la destruction du Temple, dont il ne subsiste aujourd’hui que le Mur occidental. La pierre dressée, gravée d’une croix, illustre la fin de la phrase : « …en trois jours, je le relèverai ». En parlant de ce Sanctuaire, c’est bien de son Corps dont il parlait. Un Sanctuaire pour un Dieu qui ne demande qu’à pénétrer nos cœurs : « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. » (Ap 3,20) Ouvrir la porte de notre cœur, c’est d’abord se mettre à l’écoute des commandements donnés à Moïse, autant que du commandement de l’Amour donné par Jésus.
Saurons-nous être des pierres vivantes de ce Temple qu’est le Christ, et faire de notre cœur sa Demeure ? Lui, je le crois, ne demande qu’à y être accueilli, qu’à y demeurer.
Frédéric Monnin
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