« Les temps sont accomplis… » c’est…

Accueillez-vous donc les uns les autres,
comme le Christ vous a accueillis
pour la gloire de Dieu !

(Rm 15,7)

Deuxième dimanche de Carême : Lumière

J’accueille la Lumière qui m’éclaire sur mon passé, mon présent, et la Vie à venir, que Dieu me promet éternelle. 

Le premier dimanche a planté le décor : le tenture de l’accueil, le chemin à travers le désert qui nous mène vers Jésus. Le deuxième dimanche est éclairant, « irradiant » même !

Nous gravissons une marche dans notre préparation à l’accueil…

Il grimpe, notre chemin ! Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, à l’écart, sur une « haute montagne », pour s’y montrer transfiguré avec Moïse et Élie, qui incarnent à eux deux la Loi et les Prophètes. Jésus accumule donc en Lui toute la Lumière du Premier Testament, lui, le descendant d’Abraham (cf. Généalogie en Mt 1,1-16). Et cette Lumière, révélée au peuple d’Israël par la Loi et les Prophètes, Il l’irradie maintenant pour que ses disciples tout d’abord puis, de génération en générations, nous l’accueillions nous mêmes comme un don gratuit de ce Dieu qui se « souvient de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais. » (cf. 1ère Lecture et  Lc 1,55)

Puis une voix se fait entendre de la nuée… son et Lumière : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le! » Jésus transfiguré devient donc pour ses disciples, dont nous sommes, mais également pour Moïse et Élie, la figure de la Promesse chantée par Marie dans son Magnificat, et esquissée par Anne, la mère du Prophète Samuel : « Il donnera la puissance à son roi, il relèvera le front de son Messie. » (1 S 2,10) Ecouter le Fils, c’est donc accueillir la Lumière née de la Lumière, qui éclaire passé et présent, et qui indique la route vers l’à-venir. Cette Lumière peut se dire en un mot : Évangile. En ce 2e dimanche, consacré chaque année à l’approfondissement de notre relation au Judaïsme, nous pouvons donc symboliser la promesse de la Lumière par le chandelier à 7 branches utilisé par nos frères juifs (la menorah).

L’édifice prend forme. Mais quelque forme qu’il prît, n’oublions pas qu’au bout du chemin, il y a toujours la Parole, dans laquelle s’inscrivent nos actes. Sur la montagne de la Transfiguration se trouvent réunis la Loi, les Prophètes et l’Évangile. Jésus, le Fils bien-aimé, préfigure en sa Transfiguration le sacrifice que son Père consent pour l’amour de l’humanité ; un Père qui, sur la montagne, arrêta le bras d’Abraham qui s’apprêtait à livrer son fils en sacrifice pour l’amour de Dieu. En Sa Personne, Jésus est dépositaire de tous les sacrifices de la Première Alliance, en même temps qu’il inaugure l’unique sacrifice de la Nouvelle.

On pourra revenir sur la symbolique du nombre 40 dans la Bible, c’est édifiant… J’aime à me représenter le chemin vers Pâques avec le dernier verset du dernier chapitre de l’Exode, le chapitre… 40 ! « Dans la journée, la nuée du Seigneur reposait sur la Demeure, et la nuit, un feu brillait dans la nuée aux yeux de tout Israël. Et il en fut ainsi à toutes leurs étapes. » (Ex 40,38)

Nous, générations du 21e siècle, sommes une étape de l’Histoire du Salut, et dans notre Carême 2018, nous en sommes à une nouvelle étape: Que pouvons-nous accueillir de plus que l’Alliance et la Lumière pour préparer nos cœurs à s’accueillir mutuellement, à accueillir la Bonne Nouvelle de la Résurrection?  À chaque jour suffit sa peine. Nous en avons sept pour nous gorger de Lumière, et la garder étincelante en nos cœurs. La suite, dimanche prochain… si vous le voulez bien !

Frédéric Monnin