Roráte caeli désuper, et nubes pluant iustum

L’antienne caractéristique et phare de l’Avent que nous venons de chanter en latin, puis en français – et qui donne son nom ‘Rorate’ aux trois messes matinales que nous vous proposons (2, 9 et 16 décembre) – reprend un verset du livre d’Isaïe qu’il convient d’entendre en entier, sans quoi, on aura l’impression qu’il n’y a qu’à attendre que tout tombe d’en haut pour résoudre l’injustice.


Le verset dit exactement : « Cieux, distillez d’en haut votre rosée, que, des nuages, pleuve la justice, que la terre s’ouvre, produise le salut, et qu’alors germe aussi la justice. » Is 45, 8.


Il y a soudain une invitation à la terre à prendre sa part… pour que LE juste, ce qui est juste, la justice… d’en haut germe et produise le Salut.


Bien sûr, nous pouvons nous contenter d’une lecture spirituelle : la Rosée d’en haut, c’est l’Esprit Saint et la terre qui s’ouvre, c’est Marie qui accueille l’Esprit et donne naissance au Sauveur.


Mais nous pouvons aussi avoir une lecture plus responsable : Le Juste nous est envoyé d’en haut… mais pour que la justice germe et produise le salut espéré, il est nécessaire que notre terre s’y ouvre, à commencer par notre cœur… Vaste programme que nos contemporains ne semblent pas pressés de réaliser d’ici Noël… 


Mais à nous, il est proposé déjà ce matin de nous ouvrir à ce projet de Dieu, de l’accueillir en nous, comme Marie l’a accueilli en elle, et de le laisser germer en graines de salut.